Publié le 11 juin 2024
L’arrivée du soleil et la hausse des températures ravivent l’envie de nous rafraîchir : bases de loisirs aquatiques, piscines municipales ou domestiques donnent envie de s’y jeter ! Mais quelles analyses doivent être effectuées avant les premières baignades ? Est-ce obligatoire ? Quelles précautions prendre pour les piscines domestiques ? Réponses avec Aurélien DESAUNAY, Directeur Développement Eaux et Environnement sur notre laboratoire d’Aurillac.
« Pour le contrôle de la qualité de l’eau de piscine, plusieurs paramètres sont analysés ou recherchés : le pH, la température de l’eau, la conductivité, les différentes formes de chlore, la présence de certains micro-organismes (Flore totale à 36°C, E.coli, Enterocoques, bactéries anaérobies sulfito-réductrices Staphylocoques pathogènes, pseudomonas pour les spas) ou encore les matières organiques et chlorures. » Aurélien DESAUNAY, directeur Développement Eaux et Environnement.
Fort lieu de passage, les piscines ouvertes au public (municipales, campings, hôtels…) sont soumises à des règlementations très strictes. Plusieurs articles et arrêtés encadrent la surveillance de l’eau des piscines, notamment l’article D1332-5 du Code de la Santé Publique qui prévoit : « L’eau des bassins doit être filtrée, désinfectée et désinfectante ».
Si l’eau des bassins n’est pas de bonne qualité, bactéries, virus et autres champignons peuvent s’y développer et impacter la santé des baigneurs. De même, un mauvais dosage de produits de désinfection (chlore, stabilisant…) peut entrainer des effets néfastes sur les usagers (irritations des yeux, du nez ou de la gorge…) Les contrôles d’eau de piscine recevant du public sont donc obligatoires et surveillés par l’Agence Régionale de la Santé. Ils doivent être effectués mensuellement sur la période d’ouverture par des professionnels agréés par le ministère chargé de la santé. Une vidange des bassins avant réouverture est aussi recommandée. Quant aux petits bassins, pataugeoires, pédiluves et bains à remous, ils doivent être vidangés totalement, nettoyés et désinfectés.
Équipé de son matériel de prélèvement et de mesures sur site, le technicien préleveur effectue le prélèvement directement dans le bassin. Muni d’une perche de prélèvement, il plonge ses flacons dans l’eau pour collecter les échantillons qui seront ensuite analysés en laboratoire. Certaines mesures comme le pH, la conductivité, la température ou encore les taux de chlore sont analysés directement sur place par le préleveur à l’aide d’un appareil de mesures.
Le chlore est utilisé comme produit de désinfection et dégrade les matières organiques (bactéries, peaux-mortes, cheveux…) afin de maintenir une eau de qualité et garantir ainsi la santé publique. Il agit au contact de l’eau et se transforme en différents produits chimiques :
– Le chlore potentiel (l’ion hypochlorite), qui libère du chlore actif en fonction du pH de l’eau.
– Le chlore actif (l’acide hypochloreux), qui va désinfecter l’eau en détruisant les éléments tels que les bactéries, les algues, les virus.
– Le chlore combiné (la chloramine), résidu du chlore libre, qui apparaît une fois que celui-ci a fait effet. C’est sa présence qui engendre « l’odeur de chlore ».
Même dans sa piscine domestique, il est important d’effectuer des contrôles réguliers des concentrations en chlore et de la valeur du pH. Un déséquilibre pourrait engendrer le syndrome des « yeux qui piquent », provoquer des lésions cutanées voire respiratoires et/ou conduire à une prolifération de microorganismes.
« Pour une qualité d’eau optimale, il est recommandé d’utiliser un système de filtration en continue au moins 10 heures par jour. », rappelle Aurélien Desaunay. Les piscines naturelles, quant à elles, ne reçoivent pas de traitement chimique et sont considérées comme des eaux naturelles de type baignade. Le suivi de la qualité rentre également dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux de loisirs (avec des paramètres complémentaires). Pour les piscines naturelles, ce sont principalement des plantes épuratoires qui vont assainir l’eau. Le nombre de baigneurs doit donc être anticipé pour que la capacité d’épuration des végétaux soit optimale.
Lors de l’ouverture d’établissement accueillant du public, comme des hôtels, structures aquatiques ou encore campings, le réseau d’eau chaude sanitaire doit également être contrôlé pour limiter la contamination aux légionelles.
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