Myrtilles, champignons, plantes médicinales… Ces aliments sensibles à la radioactivité

Myrtilles, champignons, plantes médicinales… Ces aliments sensibles à la radioactivité

Publié le 12 août 2024

Myrtilles, champignons, plantes médicinales, baies, produits bio… Ces denrées alimentaires ont une particularité : elles sont capables d’absorber de la radioactivité. Mais comment expliquer cela ? Quel danger cela représente ? Explications avec notre experte Julie Mage, du laboratoire TERANA PUY-DE-DÔME.

« Les champignons, les feuilles et autres baies sont sensibles à la radioactivité ambiante car ils se nourrissent de débris végétaux et sont capables d’en extraire des éléments radioactifs. Les pieds de mouton, par exemple, sont particulièrement sensibles à la radioactivité. »  Vincent Kindt, technicien de laboratoire TERANA.

Quels aliments peuvent être contaminés ?

Certains aliments sont naturellement radioactifs, comme la pomme de terre, la banane, les haricots rouges ou encore la noix du Brésil. Tous ces aliments sont composés d’un élément chimique en commun : le potassium, naturellement radioactif, inoffensif pour la santé s’il est consommé dans des quantités habituelles. Mais d’autres aliments peuvent être contaminés par le procédé d’ingestion de substances radioactives tels que la myrtille, les groseilles, le cassis ainsi que toutes les plantes médicinales (sauge, verveine, etc.).

Ces analyses de radioactivité des denrées alimentaires peuvent également être demandées par l’Etat via les DDPP (Directions Départementales de la Protection des Populations) dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle. Dans ce cas, les prélèvements de denrées sont réalisés de manière aléatoire sur les sites de production par la DDPP afin d’obtenir un maximum de résultats représentatifs.

Pourquoi surveille-t-on la radioactivité des aliments ?

Créé en 1986 à la suite de l’incident nucléaire de Tchernobyl, le pôle radioactivité TERANA PUY-DE-DOME répond à une véritable mission de surveillance sur le territoire. « Depuis Fukushima, la règlementation a été renforcée. Désormais, le seuil critique est de 100 becquerels/kg.  Il ne faut pas avoir peur. Tout est radioactif. Les résultats positifs restent exceptionnels. », rassure Julie Mage.

Ces analyses de denrées alimentaires concernent principalement des produits destinés à l’export ou importés depuis l’étranger. Certains pays, comme le Bengladesh et le Japon, imposent aux entreprises exportatrices de denrées alimentaires des analyses de radioactivité. Il en est de même pour les entreprises françaises important des denrées alimentaires des pays de l’Est ou du Japon.

Calculer le taux de radioactivité dans les denrées alimentaires : une expertise analytique rare

En France, seuls quelques laboratoires sont habilités à mesurer le taux de contaminants radioactifs éventuellement présents dans un produit comestible. Notre laboratoire de Lempdes, accrédité par le COFRAC* pour ses analyses de spectrométrie gamma sur les denrées alimentaires, délivre les certificats de conformité relatifs à la non-contamination radioactive. « Lors de la manipulation, nous broyons l’échantillon pour qu’il soit homogène. Ensuite, nous le déposons dans le détecteur de radioactivité qui va envoyer des rayonnements spectrométrie. Les séquences d’analyses peuvent durer 3 heures. Nous allons ainsi pouvoir évaluer la charge radioactive de l’échantillon par des radionucléides précis. », poursuit Julie Mage, responsable hygiène alimentaire TERANA.

Pour en savoir plus sur les analyses réalisées sur les contaminations radioactives, contactez-nous.