Eaux de baignade : vigilance aux cyanobactéries

Eaux de baignade : vigilance aux cyanobactéries

Publié le 1 août 2024

Chaque été, vous entendez parler des « algues bleues », responsables de l’interdiction de baignade de centaines de points d’eau en France. Mais quelles sont ces algues et pourquoi entrainent-elles souvent la fermeture de bases de loisirs, étangs et lacs ? Notre experte Delphine Isnard, responsable du service Eaux et Environnement à TERANA CREUSE, revient sur les conséquences de leur prolifération pour l’Homme et les milieux aquatiques.

 

« La présence de ces cyanobactéries toxinogènes et notamment des toxines qu’elles peuvent produire représente un véritable risque sanitaire. », Delphine Isnard, responsable du service Eaux et Environnement à TERANA CREUSE.

Qu’est-ce qu’une cyanobactérie ?

Les cyanobactéries, ou « algues bleues », sont des micro-organismes de formes et de tailles variées (unicellulaires, coloniales, filamenteuses). Leur nom se compose de deux terminologies : « cyano », dû à la couleur du pigment qu’elles produisent allant du cyan au vert (couleur bleutée), « bactéries » dû à leur forme qui s’apparente aux bactéries. Quand les conditions environnementales leur sont favorables, elles peuvent alors proliférer de manière massive et rapide : « on parle alors d’efflorescences ou de « bloom », caractérisées par un développement à la surface de l’eau ou en profondeur. » nous explique Delphine Isnard, responsable du service Eaux et Environnement à TERANA CREUSE.

Comment détecter les cyanobactéries ?  

Les cyanobactéries se développent lorsque les conditions environnementales leur sont favorables. Leur cocktail estival favori : les eaux chaudes, peu profondes (étangs, mares…), avec peu de mouvements et riches en azote et phosphore. Ces deux éléments chimiques, lorsqu’ils sont présents dans l’eau, peuvent être liés à l’activité humaine : point d’eau en aval d’une zone d’épandage de rejets industriels ou encore nourrissage de poissons lors d’activité de pêche. Ces bactéries, capables de reproduire le système de photosynthèse, se nourrissent alors des nutriments présents dans l’eau et sont capables de se déplacer dans le point d’eau où elles prolifèrent. Elles sont repérables en surface de l’eau ou en bord de rive, grâce à leur couleur bleutée.  

Est-ce que les cyanobactéries sont dangereuses ?  

Les cyanobactéries peuvent être dangereuses à deux niveaux :  
•    Lorsqu’elles sont présentes en grande quantité, elles perturbent l’écosystème du point d’eau dans lequel elles se développent : elles sont responsables de l’augmentation du pH de l’eau et d’une privation d’oxygène, ayant un effet néfaste pour les populations de poissons et autres plantes aquatiques,  
•    Elles peuvent être toxiques pour l’Homme voire, parfois, létale pour les animaux : certaines d’entre elles, appelées les cyanobactéries toxinogènes, produisent des toxines pouvant être à l’origine d’empoisonnement humain ou animal.
Aujourd’hui, 100 toxines différentes ont pu être détectées et peuvent être à l’origine de maladies neurologiques, hépatiques (touchant le foie) ou dermatologiques (touchant la peau). 

Une analyse spécifique à notre laboratoire de la Creuse

Notre laboratoire creusois, agréé par le ministère de la Santé pour le prélèvement et l’analyse de cyanobactéries, travaille en deux temps.  

Notre équipe de techniciens préleveurs habilités se chargent du prélèvement : observation de la zone de baignade, de l’environnement global et de l’aspect général du plan d’eau, des changements de l’aspect de l’eau (changement de couleur, présence de matières flottantes). Les agents préleveurs réalisent ensuite des analyses sur site : contrôle de la température de l’eau et de l’air, contrôle de la transparence de l’eau (trouble de l’eau). Le prélèvement est ensuite réalisé en plusieurs points sur la zone de baignade à l’aide d’un tube spécifique permettant de prélever en surface et jusqu’à 1m de profondeur.

De retour au laboratoire, nos techniciens identifient et dénombrent les cyanobactéries à l’aide d’un microscope. Si le seuil réglementaire est dépassé, une recherche de toxines est effectuée. Si un dépassement du seuil réglementaire en toxines est mis en évidence, l'ARS (Agence Régionale de Santé) prend le relais auprès du gestionnaire de baignade, en préconisant l’interdiction, qui sera notifiée, le cas échéant, par arrêté préfectoral.
Découvrez cette expertise en vidéo (extrait JT de France 3 Nouvelle-Aquitaine 2023) 

Pour en savoir plus sur les analyses de cyanobactéries (qui peuvent être réalisées pour les structures publiques, privées comme pour les particuliers), contactez-nous.