Publié le 12 juin 2020
La peau se plisse et s’épaissit, l’animal peine à marcher… La besnoitiose a frappé. Connue depuis l’époque romaine, cette maladie du bovin était en voie d’extinction en France. Elle revient en force ces dernières années. Quand la suspecter ? Que faire en cas de contamination ?
La besnoitiose : comment se transmet-elle ?
La besnoitiose, également appelée « maladie de la peau d’éléphant » touche particulièrement les bovins, de tout âge, sexe ou race, avec une prédisposition pour ceux dont l’âge se situe entre 1 et 4 ans.
« Cette maladie, aux symptômes impressionnants après quelques mois d’évolution, est due au parasite Besnoitia besnoiti, transmis via des piqûres de mouches piqueuses ou de taons. », explique Hélène Roques, responsable du service santé animale de TERANA Puy-de-Dôme.
Besnoitiose : quels sont les symptômes ?
La besnoitiose procède en trois phases d’intensité croissante, avec des symptômes bien particuliers à chaque étape :
• Phase 1
Durée : 3 à 10 jours
Symptômes : forte fièvre (40-42°), perte d’appétit, les yeux pleurent, le nez coule, la peau est chaude et douloureuse.
• Phase 2
Durée : 1 à 3 semaines
Symptômes : le déplacement devient difficile pour le bovin, on retrouve des œdèmes à la tête, aux extrémités des membres…
• Phase 3
Durée : plusieurs mois
Symptômes : kystes sur le blanc de l’œil, la peau se plisse et s’épaissit, les poils tombent, des crevasses apparaissent au niveau des articulations…
Cette maladie est d’évolution mortelle pour le bovin, et peut entraîner une stérilité chez les taureaux.
La France, nouveau foyer de besnoitiose ?
La besnoitiose était une maladie connue dans le sud de l’Europe (notamment au Portugal et en Espagne). Elle semblait vouée à l’extinction en France dans les années 1970’. Cependant, depuis 1995, la maladie réapparait dans le sud de la France. Année après année, la maladie gagne du terrain et remonte vers le nord. On trouve aujourd’hui des cas dans les 2/3 du territoire national.
Quels sont les risques pour les élevages ?
« Outre la mortalité des bêtes, les plus grosses conséquences pour les exploitations sont économiques : réforme des animaux infectés et achat de nouveaux bovins, coûts des traitements, des euthanasies, pertes de performance à la reproduction… La durée d’engraissement d’une bête malade est plus longue et l’issue est incertaine. Le coût en travail humain supplémentaire est également en hausse (soin du bovin, surveillance…). », poursuit Hélène Roques.
Peut-on traiter la besnoitiose ?
Un traitement existe. Cependant, il n’est utile que s’il est appliqué très précocement après la contamination. La guérison ne s’avère toutefois que partielle : au mieux les signes cliniques régressent mais le bovin restera généralement porteur du parasite.
En cas de bovins infectés, il convient de :
– Limiter les contacts entre les animaux sains et les animaux contaminés
– Évaluer avec son vétérinaire quels sont les animaux à réformer en priorité
– Contrôler les animaux avant achat
– Limiter la prolifération des insectes piqueurs
– Utiliser des aiguilles à usage unique
TERANA prévient des risques d’épidémies animales
Le laboratoire TERANA réalise des diagnostics et des dépistages en santé animale toute l’année. En 2018, les agents TERANA ont effectué plus de 10 000 analyses de besnoitiose. En lien direct avec les vétérinaires, les éleveurs et les GDS, le laboratoire TERANA aide au diagnostic de la maladie, qui, détectée à temps, peut être gérée afin de limiter les pertes financières importantes pour les professionnels de l’élevage.